On ne connait pas la prévalence de la déficience auditive au sein de la population. Depuis plus de 20 ans, un chiffre circule : 6 millions de personnes sourdes et malentendantes. Ce chiffre est issu d’enregistrement de personnes déclarées auprès de la sécurité sociale. A défaut de repérage systématique, malheureusement il ne reflète pas la réalité. Pourquoi ?
« La part fantôme de ce handicap invisible ».
Aujourd’hui, un grand nombre de personnes fait face à des difficultés de compréhension de la parole sans enclencher de prise en charge médicale. Par méconnaissance, par peur du regard des autres et de l’effet miroir sur l’image de soi, par peur de ne plus être considéré de la même manière dans son travail. « D’être tout simplement mis en retrait ou au placard » peut-on entendre de nombreux témoignages. Une grande part de la déficience auditive demeure cachée dans une « zone fantôme ». Or, deux études scientifiques démontrent l’impact de la perte auditive non compensée sur la santé mentale et la stimulation cognitive. Il faut agir.
« Le plafond de verre de l’audition ».
En raison du regard négatif sur la malentendance, regard profondément ancré depuis des siècles, qui freine l’avènement du questionnement de l’audition dans le suivi de santé. En raison de la croyance collective que la perte auditive ne concerne que les personnes âgées. En raison, de la méconnaissance des besoins physiologiques de l’oreille.
Depuis 26 ans, l’association JNA, gérée par des médecins ORL de services publics, milite pour le dépistage systématique des troubles de l’audition. « Repérer pour orienter dans le parcours médical » est le leitmotiv de l’action.
La prégnance du bruit et des expositions sonores augmente les facteurs de risques de survenue des symptômes tels que les acouphènes ou la prédisposition à la presbyacousie (baisse naturelle des capacités de compréhension de la parole avec l’avancée en âge). Le dépistage de repérage représente aussi un outil de prévention santé individualisé.
Les coûts cachés de la déficience auditive : Un avertissement mondial
• L’Organisation Mondiale de la Santé indique qu’1 personne sur 4 vivra une déficience auditive d’ici 2050 en raison du bruit et des expositions sonores.
• L’Agence de développement et de la Maîtrise de l’Energie a évalué le coût social du bruit au travail à 23 milliards d’euros par an.
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